Les Beatles, le mur de Berlin, Brigitte Bardot, le premier pas sur la lune... Les sixties, c'était le temps des commencements. Le temps de ces mouvements idéalistes, audacieux ; ce temps qui semble maintenant avoir été un âge d'or. Le temps des révolutions, sexuelles, morales, artistiques, scientifiques, technologiques ; mais aussi politiques, avec tous ces jeunes qui défilent dans les rues avec leurs propres codes vestimentaires, ne craignant ni la guerre ni l'oppression gouvernementale.
Combien s'en sont mal réveillé, de leur utopie. Les révolutions, ça n'arrive pas du jour au lendemain, et les conséquences ne sont jamais comme on les espère. Les sixties, c'est aussi la guerre froide, le Viet Nam, les assassinats de Kennedy et Luther King. C'est un monde qui bascule dans la violence, dans une époque où tout semble possible mais où il faut savoir faire des sacrifices.
Et ça, les TF Industries l'ont tout à fait comprit. Sous une façade de compagnie en faveur du progrès social, les agissements secrets de cette entreprise s'avèrent plutôt penchés vers la violence et les opportunités. Ce qu'il en est réellement ? Nul ne le sait, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que celle qu'on appelle l'Administratrice semble bien plus intéressée par son profit que par un quelconque mouvement de demi-siècle. Sous sa tutelle, de nombreuses filiales s'appliquent à administrer discrètement le monde, du moins c'est ce que vous dirons les zinzins de la rue, vous savez, ceux qui se baladent avec une pancarte prédisant l'imminente fin du monde.
Quelle que soit la vérité, il y a une chose dont tout le monde est au courant : la rivalité entre les entreprises RED et BLU, respectivement démolisseurs et bâtisseurs. L'opinion publique s'arrête au simple constat du "Boarf encore une histoire d'terrain et d'propriété, c'teuh truc lô !", ce qui ne s'avère pas tant éloigné de la vérité. Car les deux entreprises rivales se bouffent effectivement le nez pour une question de terrain, mais ce qui se cache dans le dossier confidentiel de chacune, c'est que les combats sont loin d'être administratifs. On avait essayé pendant un temps, dirait un bureaucrate désinvolte, mais sincèrement ça ne changeait rien.
Et il aurait raison, car quoi de mieux que plusieurs types surarmés pour se taper dessus et planter fièrement le drapeau de sa compagnie au milieu d'un terrain sans aucune valeur, si ce n'est celle de l'orgueil ?
Mais nous voici donc dans ce monde, où il y a trois chaînes de TV, un seul opérateur téléphonique, et deux énormes compagnies en avance sur leur temps qui se disputent un bout de terrain en engageant des mercenaires pour régler la question de manière musclée.
Bienvenue dans les sixties.